Ali Ben Lmadani

Voici pourquoi le secteur de la location d’avion est résilient face au cycle d’inflation actuel

Si les cycles d’inflation précédents ont profondément nui à certains, ils ont aussi été très profitables à d’autres. Il est fort à parier que le cycle inflationniste actuel qui entrave la reprise économique après la crise sanitaire ne sera guère différent de ceux qui ont eu auparavant lieu. Chez ABL Aviation, nous sommes profondément convenus que ce cycle aura un impact négatif sur de nombreuses classes d’actifs, tels que les obligations ou les actions, lesquels ont tendance à moins bien se comporter face à l’inflation.

Cependant, nous pensons qu’un secteur tel que la location d’avions aura toutes les chances de profiter d’une telle conjoncture. Certes, le transport aérien est touché par la hausse tous azimuts des prix des billets d’avion, ce qui est de nature à freiner la demande et à tempérer la reprise du secteur. Toutefois, les actifs réels, tels que les avions, seront moins touchés par l’inflation étant donné qu’ils sont capables de générer des primes de rendement intéressantes. Non seulement l’inflation est susceptible d’aider à compenser la diminution de la valeur de revente des avions appartenant à des bailleurs au fil du temps, mais la possession d’un avion est également de nature à générer des revenus locatifs jusqu’à ce qu’il soit revendu.

Mais ce n’est pas tout! Un peu comme pour l’immobilier, l’inflation entraîne également une hausse des prix avec le temps, y compris de la valeur d’un avion combien même ce dernier vieillit, ce qui peut contribuer à compenser sa dépréciation. Dans le pire des cas, la valeur d’un avion se dépréciera plus lentement qu’en l’absence d’inflation. Dans le meilleur des cars, elle pourrait permettre de vendre l’avion à une valeur plus élevée qu’à l’origine.

Rappelons enfin que lorsque le leasing opérationnel d’avions fut lancé à la fin des années 1970 et au début des années 1980, les avions constituaient alors une énorme couverture contre l’inflation. Il est même arrivé que, en raison de l’inflation, les avions soient vendus à la fin de leur bail de dix ans à un prix supérieur à leur prix d’achat neuf. Le fait que l’aviation soit considérée comme une couverture contre l’inflation avait d’ailleurs fortement contribué à l’essor rapide des bailleurs d’avions dans les années 80. A l’époque, les investisseurs faisaient carrément la queue pour entrer sur le marché.

COVID 19: Fin du début ou début de la fin?

Je suis tout sauf un grand adepte du scepticisme gratuit, mais je suis forcé de reconnaître que nous vivons, en ce début de printemps, une situation fort paradoxale. Et pour cause, on assiste à de multiples signaux marquant la baisse rapide des taux d’incidence de la COVID19, ce qui donne des indications très positives quant à la fin de cette pandémie qui avait, jusqu’à un passé très récent, réussi à mettre en standby toute l’économie mondiale sur une période de deux ans. N’empêche qu’avec le virus qui sévit encore aujourd’hui dans de nombreux pays, qui sait si l’émergence de nouvelles souches virulentes ne se traduirait pas par des cycles «stop and go» de confinement?

A un moment où le calendrier de levée des mesures contraignantes invite au relâchement tant attendu (rappelant l’optimisme survenu durant l’été 2020 mais qui n’avait guère duré longtemps), jusqu’à quel point et comment continuer à rester toujours autant sur nos gardes afin que les leçons tirées de cette crise ne soient pas effacées? Et puis, qui nous dit que nous sommes peut-être pas, une nouvelle fois, à un moment clé de l’épidémie et qu’un nouveau variant ne viendrait pas, tel une vague scélérate, changer complètement la donne? Mystère et boule de gomme!

Allez, terminons cet énoncé sur une note positive! Les indicateurs actuels démontrent que nous sortons du stade de “crise” pour entrer dans une phase plus clémente. Le pire est sûrement derrière nous et nous avons fait le plus dur. Maintenant, capitalisons sur cette accalmie pour croire en des lendemains meilleurs et pour relancer notre économie qui en a rudement besoin.   

Ma 3ème leçon du Covid -19: Toute puissance est faible, à moins que d’être unie !

Qu’elles soient politiques, financières, économiques ou même sanitaires, les crises mondiales bouleversent souvent les rapports stratégiques de force dans le monde. L’histoire a prouvé que les crises engendrent des ruptures de manière à marquer l’avant et l’après, bénéficiant aux uns et au détriment des autres. Certains acteurs ou mêmes pays se sont vus en déclin après des crises mondiales, d’autres émergent et réussissent à devenir de nouvelles forces. En bref les équilibres changent et peuvent même connaitre une refonte radicale.

L’histoire l’a prouvé et il faut en tirer leçon. Les crises économiques de 1998 et de 2008 ont consacré la force économique de la Chine. Bien avant, les 1ère et 2ème guerres mondiales avaient accéléré le retrait de l’Europe et l’hégémonie des superpuissances américaines et russes.

Certes, il est encore tôt pour tirer des conclusions de la crise actuelle du Covid-19. Mais cela étant, nous voyons d’ores et déjà qu’elle a mis à mal des grandes puissances.  De l’autre côté, la crise a mis en évidence les capacités, du Maroc, inattendues jusqu’au là. Un Maroc qui a fait parler de lui dans la presse mondiale. Un Maroc donné comme exemple par des personnalités politiques à l’international. Un Maroc qui a su jusqu’au là maitriser la crise sanitaire et se montrer solidaire peuple et gouvernement pour faire face à l’inconnu.

Cette force est une résultante de la proactivité adoptée par le pouvoir et de l’union démontrée par le peuple. Et comme l’a dit La Fontaine dans une de ses fables : « Toute puissance est faible, à moins que d’être unie ».

L’union mobilise, protège, fait avancer, créée de la valeur et peut engendrer le progrès. Elle puise la force dans la faiblesse et ressort des atouts parfois méconnus ou négligés.

Mais là précisément, une citation d’Escope me rappelle à l’ordre : « Autant l’union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite ». Et cela aussi, nous l’avons constaté de visu dans cette crise comme en témoigne le cas de plusieurs pays. Discorde sur les protocoles de traitement, discorde sur le confinement, discorde sur les priorités stratégiques qu’elles soient sanitaires ou économiques…

Contrairement à ce qui se passe ailleurs et surtout dans les pays développés et les grandes puissances mondiales, le Maroc a su fédérer jusqu’à là ses citoyens. Encore plus, le pouvoir a pu regagner la confiance du peuple. Une belle occasion à saisir pour avancer bien et vite. Mais pour cela, il ne faut ni trébucher, ni créer le doute.

Malheureusement ce doute qu’il faut éviter à tout prix, je l’ai ressenti, ces derniers jours, manifesté par le mécontentement de la toile et de l’opinion publique par rapport au projet de loi 22 : 20. Fort heureusement, le débat a été temporairement clos après le retrait du projet ou plutôt sa congélation en attendant des jours meilleurs. Je ne rentrerais pas dans le pourquoi du comment pour la simple raison que je n’ai ni les éléments, ni la capacité de juger réellement ce qui s’est passé.

Mais je me permets de donner humblement mon avis quant à la conjoncture de manière générale. Ce n’est pas le moment d’être en désaccord. Ce n’est pas le moment de faire baisser, ne serais- ce que d’un cran, cette confiance récemment regagnée et acquise dans le gouvernement.

Au contraire, le moment est de capitaliser sur cette confiance pour encourager les Marocains à aller encore plus de l’avant et à créer de la valeur. Le moment est de s’unir encore plus et davantage derrière un seul but : sortir plus grand de cette crise.

Depuis deux décennies déjà, le Maroc a fait de grandes avancées en termes des droits de l’Homme et est devenu un exemple en termes des libertés individuelles en comparaison avec des pays à économies similaires.

Je reste alors persuadé que le Maroc ne renoncera pas à ses acquis. Les Marocains encore moins. Ils ont montré leur détermination à agir de manière civique pour défendre leurs droits et préserver leurs acquis en la matière. La vague d’indignation a porté ses fruits et la sagesse a eu gain de cause.

Capitalisons sur cette force en étant intelligents et en ne laissons quoi que ce soit nous faire oublier, en ce moment précis, que l’union fait la force. Et oh combien le Maroc a besoin de ses citoyens Unis et Libres. La liberté conjuguée à l’union, ne peut qu’augmenter notre créativité, notre productivité et infini notre progression !

Go le Maroc go !

Ma 2ème leçon du Covid-19 : La contrainte stimule la créativité !

“Necessity is the mother of invention”. Ce proverbe, d’origine anglaise, trouve tout son sens en ces temps de crise. Le Maroc a démontré, haut les mains, que ses forces vives peuvent relever des défis et soulever des montagnes en cas de besoin.

Masque, visière, appareil respiratoire, box désinfectant, thermomètre frontal … fabriqués 100% par des Marocains ne sont que la partie visible de l’Iceberg. Les Marocains ont du génie. Et ils l’ont prouvé. Maintenant il faut le stimuler pour continuer sur cette vitesse de croisière au-delà du Covid-19.

Aujourd’hui, nous avons une plateforme ministérielle d’enseignement à distance. Demain on peut avoir un enseignement de qualité qui défie même les pays nordiques et qui rend la confiance à l’école publique. Oui je ne doute pas de la capacité du Maroc à le faire mais j’appréhende un relâchement post crise.

En moins de six semaines, le Maroc a mis en place des hôpitaux de campagne avec des normes internationales. Demain, on peut avoir un service de santé pour tous à la hauteur des ambitions de ce nouveau Maroc qui est en train de naitre.

En un temps record, la digitalisation a fait des avancées majeures. Le Maroc numérique ne piétine plus. Il court à grande vitesse. Et pourquoi pas un marathon au bout duquel, nous verrons un Maroc 2.0 grand et innovant. 

Le Maroc l’a voulu. Le Maroc l’a fait. J’ai lu cette phrase reprise partout sur les réseaux sociaux. En effet, le Maroc est capable de beaucoup plus que ça. Le Maroc est riche par son capital humain et c’est le moment où jamais d’investir dans ses forces vives, dans ses jeunes talents, dans ses patriotes qui sont capables de tout pour leur pays.

Oui il faut le vouloir encore plus et pour toujours. Il faut prendre conscience de notre richesse réelle qui est l’être humain. Il faut motiver le citoyen. D’abord en lui assurant sa dignité. Et cette dignité passe par un bon système scolaire, une santé pour tous et de pouvoir manger à sa faim.

Le Maroc a fait des pas de géant en avant. Le Maroc peut aller encore plus vite en ayant une vision de développement à grande vitesse. Une vision qui ne s’importe pas d’un autre modèle. Parce que tout simplement nous pouvons créer le nôtre. Une vision qui stimule la créativité et qui donne la chance aux jeunes. Une vision qui intègre le jeune dans le modèle de développement au côté du moins jeune. Une vision qui mutualise les idées d’un startuppeur aux capacités financières d’une grande entreprise. Une vision où l’université crée de la valeur, où la recherche scientifique est valorisée. Une vision d’ouverture sans limite. Une vision qui dépasse les conférences et les prises de parole en public et qui prône l’action en faveur du développement. Une vision qui soude la société et qui valorise ses femmes et ses hommes.

A tous les femmes et les hommes qui ont crée de la valeur en ces temps de crise : pitié ne lâchez pas prise plus tard et continuez à créer et à produire. Innovez pour notre Maroc qui a besoin de vous, pour les Marocains qui vous verront comme modèle, pour les tout petits jeunes qui j’espère grandiront dans un Maroc puissant, innovant et solidaire.

Go le Maroc Go !

Ma 1ère leçon du Covid-19 : L’impossible n’existe pas !

Ceux qui me connaissent savent que je suis une personne très dynamique. Certains diraient que je le suis un peu trop, d’autres diraient même beaucoup trop et les plus proches diraient que j’ai la bougeotte. Et ils n’auraient pas tort. Mais ça c’était avant !

D’habitude je travaille énormément et à un rythme extrêmement rapide, je dors très peu et je bouge beaucoup. Bouger ne se limitait pas pour moi à aller à un de mes bureaux, me déplacer pour des réunions, sortir au restaurant ou aller à l’opéra. Bouger voulait dire, pour moi, parcourir des milliers de miles par semaine. J’irais même à dire que je passais presque autant de temps aux bords des avions que dans les destinations où j’allais. Mais ça c’était avant !

Depuis mon retour de Dubaï, le 15 mars dernier, je suis confiné chez moi à Dublin. Oui je le suis, certes à contre cœur mais je me dois de le faire comme vous tous. Quoi qu’avant je n’ai jamais imaginé pouvoir vivre ainsi. C’est un choix que je n’aurais pas fait pour tout l’or du monde. J’irais plus loin pour dire que j’aurais même été capable de parier l’argent que j’ai et celui que je n’ai pas que la situation que vit le monde actuellement ressort du domaine de l’impossible. Mais ça c’était avant !

Qui aurait dit que quelqu’un ou quelque chose allait pouvoir m’emprisonner. Seule la mort à mon sens allait pouvoir le faire mais juste pour mon corps. J’ai toujours imaginé mon âme libre se baladant dans l’au-delà.  Mais ça c’était avant !

Le Covid-19 ou le virus empoisonneur comme il me plait de l’appeler a renversé la donne. Il a mis en quarantaine autant les personnes en bonne santé que celles contaminées. Il a mis en mode pause plusieurs business, des pays en entier, des continents … toute la planète.  Je me considérais un citoyen du monde, installé dans une Europe sans frontières et se déplaçant partout dans un monde libre. Mais ça c’était avant !

Qui aurait dit qu’un petit virus, même pas visible à l’œil nu, allait chambouler le monde et détruire une notion pour laquelle se sont battus des politiques et des leaders depuis la fin du 19ème siècle. La mondialisation est un terme que j’aimais. La globalisation est une notion à laquelle j’adhérais. Mais ça c’était avant !

Mes collaborateurs à Casablanca, New York, Hong Kong, Dubaï et Dublin, mes parents à Ifrane, ma sœur à Paris, mon fils, ma femme et moi à Dublin et mes amis un peu partout dans le monde sont confinés chacun chez soi. Tous ensemble, nous avions envisagé de nous rendre au Maroc en mai prochain. Un séjour que j’attendais avec impatience et pendant lequel j’avais envisagé de réunir amis, collègues et famille. Mais ça c’était avant !

 De tout cela, je retiens une seule chose, une leçon : L’impossible n’existe pas. Mais positif et optimiste que je suis, je pendrais ce constat dans un sens comme dans l’autre. Alors, il n’est pas impossible qu’un vaccin voit le jours très rapidement, qu’un traitement sauvera le monde dans les jours qui viennent, que la vie reprenne et que la joie règne de nouveau.

Comme moi, je vous invite tous de vous doter d’optimisme, d’espoir et de rester positifs. Le monde reprendra de plus belle car l’impossible n’existe pas.

Le COVID-19 m’a paralysé

Je suis arrivé hier à Dubaï pour assister à la Airfinance Journal conference mais à mon grand regret et j’imagine celui de tous les participants, elle a été annulée.

Le #COVID-19 a frappé encore l’économie ! Les potentiels participants comme moi étant déjà sur place se sont rabattus sur des réunions à #Dubaï et #Abu-Dhabi. Mais que faire ? Nous n’avions pas d’alternatives ! Le #Coronavirus ne contamine pas uniquement les personnes physiques. Il se propage plus gravement avec ses effets sur l’économie. Les événements annulés et les déplacements limités ont eu et auront encore des effets considérables sur le milieu des affaires.

Personnellement, je ne peux pas me rendre à mon bureau de Hong Kong. Je ne peux pas respecter mon calendrier de déplacements. Je ne peux pas tenir des réunions prévues depuis longtemps et oh combien importantes pour mon business. Certes ce n’est que mon cas. Mais comme moi, ce sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers, voire des millions de gens qui ont été paralysés par le #COVID-19. Mon exemple à petite échelle n’est certes pas significatif mais est surement représentatif.

Un choc pour le business

Voyons cette fois-ci plus grand, plus large et plus significatif ! A grande échelle, on voit que l’économie et la finance mondiale ont commencé à payer largement les séquelles d’une épidémie qui est bien partie pour devenir une pandémie. Le choc dépasse les prévisions. La journée d’hier (lundi 9 mars) était une journée noire pour les Bourses dans le monde entier. Des pays comme l’Italie sont totalement paralysés. Les Bourses ont connu de lourdes chutes. La bourse de Paris a connu sa pire chute depuis 2008 en s’effondrant de 8,39%. Celle de Francfort a enregistré sa plus lourde chute depuis les attentats du 11 septembre 2001 avec une perte de 7,94%. En gros, les grandes places européennes ont plongé d’environ 20% depuis le début 2020.

Hier, lundi 9 mars, les cours du pétrole se sont effondrés d’une manière brutale, perdant 25 % en une seule journée ! C’est le plus grand effondrement depuis la Guerre du Golfe en 1991.

Avec plus de 113.000 personnes contaminées dans le monde dont un peu moins de 4.000 décès, dans 101 pays et territoires, les gouvernements sont désarmés face à la souffrance de l’économie.

Mais avons-nous le choix ? Le seul que nous avons est de rester quand même toujours #optimistes!